Dream Scenario

Ah, si Nicolas Cage m’était conté ! Neveu d’une légende vivante du Cinéma, entouré d’artistes, carrière fulgurante, puis déclin sans fin depuis 2007 et Ghost Rider (LE tournant)…à quand le Birdman de Nicolas Cage ? Peut-être aujourd’hui…


On peut véritablement parler d’un scénario à concept, et quel concept : un quidam réalise progressivement que des inconnus de plus en plus nombreux rêvent de lui sans jamais l’avoir rencontré.

Qui dit film à concept dit risque d’écriture un peu light. Il n’en est rien ici, le jeune réalisateur norvégien ayant pris le parti d’un visuel assez arty, et d’un rythme plutôt lent bien loin des comédies formatées. On ne peut d’ailleurs pas véritablement parler de comédie, tant l’expérience est déroutante et les vannes finalement assez peu présentes (n’en déplaise au Hollywood Reporter sur l’affiche ci-dessous).

On peut plutôt parler d’une critique à peine dissimulée de l’hyper connectivité, des réseaux et de la notoriété éphémère sous la forme d’un conte. Cage y excelle en anti-héros archétypal : calvitie à la Zizou, bedaine proéminente, aucune confiance en soi, en bref…LE raté.


La gloire involontaire et la chute brutale de ce Mr. Nobody font le sel de ce petit bonbon produit par A24, comme très souvent depuis 2020 !


Irréductible

Si je suis loin d’être un adepte de sa filmographie (de Hollywoo à Supercondriaque, en passant par l’inévitable Gaston Lagaffe, et sans oublier les monuments A fond et Turf), je ne peux nier le fait que Jérôme Commandeur me fait rire sans aucun effort. Juste par ses moues je peux être plié en deux.

Donc logiquement lorsqu’il passe derrière la caméra et adapte une énorme comédie à succès italienne, je fonce bêtement.


Quelle brillante idée ! Dès les (innombrables) logos des diffuseurs et partenaires du film, les vannes commencent en voix off ; le ton est donné. Après un bref effroi quand je découvre le procédé de narration en flashbacks, je suis rassuré par ce qui sera la qualité principale de ce film : l’enchaînement logique et cohérent de petites séquences toutes plus drôles les unes que les autres.

Tour à tour Christian Clavier en syndicaliste endurci (un comble pour un exilé fiscal…), Valérie Lemercier dans un face-à-face hilarant (un peu spoilé dans la bande-annonce), Gérard Depardieu dans une scène d’émotion réussie (dans une comédie !), et Commandeur lui-même tout au long du film nous offrent choralement des rires compulsifs.


C’est une comédie intelligente, du casting osé (et réussi, quel charme !) d’une Laetitia Dosch plus habituée aux films d’auteurs au scénario ultra rythmé.

Une réussite totale, que j’ai presque hâte de revoir dans mon canapé sur M6 !


War Dogs

Une bonne grosse comédie de Todd Phillips (Starsky et Hutch, la saga Very Bad Trip) avec Jonah Hill, déjà un spécialiste, et Miles Teller, qui débute dans le genre, cela donnait envie ! Au final ce n’est pas tant un film comique qu’une histoire trop grosse pour être vraie, comme seuls les Etats-Unis le permettent…pour qu’Hollywood la récupère !

Evidemment on rigole de temps en temps, entre le surréaliste des situations et le rire stupide qu’a créé Jonah Hill pour son personnage, mais ce n’est pas l’impression générale que laisse le film. On s’en souviendra plutôt comme d’un film à la Loup de Wall Street, ou des gens ordinaires trouvent la faille dans le système pour s’en mettre plein les fouilles jusqu’à ce que ledit système les rattrape. Généralement ce genre d’histoire fait du bien.

Les ingrédients sont à la hauteur de la recette: Jonah Hill élargit un peu sa palette avec un rôle n’étant pas que comique, ce qu’il n’a pas proposé depuis Cyrus en 2010; Miles Teller assure proprement le rôle du personnage principal et narrateur; Bradley Cooper retrouve le réalisateur pour la quatrième reprise dans un petit rôle amusant; enfin l’exotique Ana de Armas (qui nous avait déjà envoûté dans Knock Knock d’Eli Roth) assume à elle seule et avec brio la caution sexy du film.

 

Ajoutez à tout cela une soundtrack des plus délicieuses (Wolfmother, qu’on adore, et même Behind blue eyes de The Who !), et vous obtenez un bon moment !

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Des nouvelles de la planète mars [Berlinale 2016]

J’ai eu la chance de m’envoler à Berlin afin d’assister à quelques séances fort sympathiques, d’où des articles en avant-première mondiale !

Ce film est l’histoire, somme toute peu originale, d’un gars vu par la société et ses propres enfants comme un raté conformiste mais qui va voir sa vie être bouleversée par des inconnus excentriques. Jusque là pas de quoi casser trois pattes à un canard. Mais le héros en question est joué par François Damiens, monsieur tout le monde s’il en est, et le mec bizarre par Vincent Macaigne (évidemment).

On ne peut s’empêcher de prendre en pitié ce Monsieur Pignon du XXIème siècle, et donc d’exulter quand il retrouve sa liberté. L’humour est efficace (un peu loufoque, n’étant d’ailleurs pas sans rappeler Le tout nouveau testament), la réalisation simple et efficace.

J’ai pensé au début que ce film bien français faisait rire les allemands parce que, après tout, les quiproquos sont universels; la suite de mon festival m’a permis de découvrir que les allemands rient en fait pour tout et n’importe quoi, tout le temps. Nous y reviendrons.

 

En bref une bonne petite comédie très feel good, mais qui ne renouvelle pas le genre pour autant.

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22 Jump Street

Deux ans après le premier reboot de la série culte, 21 Jump Street, nos deux compères traversent la rue et vont…à l’université !

Il n’y a en vérité rien d’autre à dire sur ce film si ce n’est que l’on sourit du début à la fin, et l’on a pas mal de fous rires. Tout cela est dû aussi bien à l’aspect basique mais terriblement efficace des mécanismes comiques (un intelligent et un débile, un grand musclé et un petit gros, etc) qu’à la complicité apparente entre Channing Tatum et Jonah Hill.

Les rôles secondaires sont également de très bons choix: Ice Cube est tout simplement hilarant, et offre notamment (au restaurant) une des meilleures scènes; Nick Offerman, dont tous les fans de Parks and Recreation comme votre serviteur sont éperdument amoureux, se contente malheureusement d’un petit rôle; enfin, le rôle féminin « sexy » est assuré par la très bien choisie Amber Stevens.

Il faut aller voir ce film pour: la désormais traditionnelle scène de trip hallucinogène, des courses-poursuites improbables, des tonnes d’allusions culturelles (notamment relatives aux filmographies des acteurs), une apparition à mourir de rire de Seth Rogen, l’improvisation la plus improbable de tous les temps, le meilleur générique de fin de comédie de tous les temps, et j’en passe. Ouais, rien que ça.

 

Une bonne grosse barre de rire qui fait mal aux abdos. On adore.

PS: Apparemment Brad Pitt fait une apparition dans le film…personnellement, je l’ai ratée !

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Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?

La bonne grosse comédie compilant tous les clichés et les vannes de race/religion, il n’y a rien de mieux pour apaiser une période trouble et éventuellement aider à lier les communautés. C’était complètement maitrisé outre-Atlantique (You don’t mess with the Zohan, pour ne citer que lui), ça l’est désormais chez nous.

Ce qui fait la force de ce film, au-delà des calembours non-stop, c’est surtout le casting: Frédéric Chau est aussi bon que dans ses sketches à l’accent forcé (ne s’enferme-t-il pas dans un style?!); Ary Abittan est tout bonnement hilarant, et Dieu sait (jeu de mots involontaire) que l’on connaît par cœur les vannes sur les juifs; le couple Clavier/Lauby est un excellent choix, feu Jacquouille faisant preuve de beaucoup d’auto-dérision pour incarner « une France » dont il n’est finalement pas si loin; enfin, Pascal Nzonzi qui joue le père africain est tout simplement hilarant.

Pour répondre brièvement aux idiots qui ont pu crier au racisme, je dis que tout le monde en prend pour son grade: tous les clichés sont poussés à leur paroxysme, et au premier chef les parents. Père notaire, vivant dans un petit château à Chinon, gaulliste et catholique, dont le chien s’appelle Clovis… Alors franchement !

 

C’est bon enfant, ça fait zizir. What else ?

QU+EST+CE+QU+ON+A+FAIT+AU+BON+DIEU


Another Happy Day

Un drame familial placé sous le signe du fluide lacrymal…on a rarement vu autant de gens pleurer en deux heures.

L’intrigue se concentre plus particulièrement sur une branche de la famille, la branche des détraqués: les dépressifs, la suicidaire, le drogué/dépressif…tout y est.

Je ne m’éternise pas sur le casting, notons juste les exceptionnelles performances d’ Ellen Barkin et de Demi Moore (en belle-mère délurée) ainsi que la révélation, je dis bien révélation, d’Ezra Miller. Jeune acteur de 19 ans déjà à suivre.

En somme, la bonne petite comédie dramatique qui vous rappelle à la futilité de vos problèmes.

Du bon cru Sundance quoi !


Crépuscule 4

Hier, une chaîne de cinéma en trois lettres m’a offert une place gratuite. Ni une, ni deux, je décide que c’est une occasion parfaite pour aller voir un film de merde.

C’est là que Pattinson et Stewart m’appellent…

Pour ceux qui comme moi ont gagné une place gratuite, ou alors qui sont juste un peu fous-fous dans leur tête, je vais essayer d’éviter les spoilers.

Je me contenterai de vous dire que l’on nous a menti: Twilight est une comédie. En tout cas la salle s’est poilée du début à la fin. Et pourtant il y en avait de la jeune fille en fleur et du petit copain ramené de force.

En effet, comment ne pas rire quand :

– Des mecs déchirent leurs vêtements en se transformant en loup-garou (déjà c’est balèze), puis redeviennent humain avec des vêtements. Et pas les mêmes qu’avant, attention !

– On se trouve face à des scènes interminables qui n’offrent qu’une musique pathétique type baby rockeur américain des années 90 et les expressions faciales de Kristen Stewart (au nombre de trois dans son répertoire).

– On doit supporter une scène entière de discussion mentale au sein de la meute de loups. Si si, rien que ça.

– On nous balance (enfin) du sexe, du sexe, et encore du sexe. Mais du sexe sage, s’il vous plait. Même du sexe « inter-racial » (vampire/humain) doit être sage. Quoique, j’ai cru apercevoir un sein de Kristen mais bon.

En bref, outre ces mémorables scènes comiques, le moment le plus palpitant du film fut celui où je me demandais: mais quelle est cette insupportable vibration de grave qu’ils ont semée toutes les cinq minutes?

C’était le métro sous le cinéma.

 

Mais sinon c’était bien !