Mais qui est The Pedro Barbier, ce gros bavard des mains ?

Introduction à la prétention

(autoportrait)

   Parlons un peu de moi, juste assez pour que vous compreniez la pertinence et/ou l’originalité de mes réflexions. Issus de familles relativement modestes, mes parents ont néanmoins eu la chance de pouvoir m’élever dans un milieu financièrement et culturellement aisé. Ces deux éléments conditionnent toute une vie : ne pas avoir à se soucier de trouver ou non du pain sur la table et un Bescherelle sur l’étagère, c’est déjà énorme. Une scolarité sans accrocs : souvent premier de la classe, aussi bien pour les notes que pour les punitions (sinon ce n’est pas marrant).  BAC en poche et bravant les codes (stupides) de ma « classe sociale », je pars en fac. « Oh mon dieu ! ». Je vous rassure, c’est une fac du sixième arrondissement parisien tout ce qu’il y a de plus « select » sans que cela ne se voit trop (vous suivez ?).

Ayant vécu seul en province dès l’âge de seize ans, il m’aurait été difficile de revenir dans le nid familial, Paris ou pas Paris. D’où la chambre de bonne, ce qui signifie boulot, et plus garder les enfants de la voisine… Voilà comment, sans trop de difficultés, je me retrouve à la caisse d’un supermarché du seizième arrondissement de la capitale.

Je n’aurais pu imaginer en m’engageant à quel point cela allait être à la fois difficile et enrichissant. Un supermarché est une vitrine sociale : il y en a pour tous les goûts, même dans un coin aussi cossu que le 16ième. Quant à mes collègues, ils viennent de divers horizons : étudiants dans ma situation, étudiants cumulant les « jobs », salariés à temps plein… Tant de diversité, c’est une fenêtre sur le monde pour quiconque a grandi dans un milieu social bien défini et souvent cloisonné (et je ne pense pas ici qu’aux seuls milieux aisés). En bref tout ce petit monde, clients et salariés, cohabite dans le but ultime et vital de se nourrir, de manière directe ou indirecte.

Ne pouvant travailler que le soir après les cours, j’ai été frappé par la réalité de la France qui se couche tard et se lève tôt : elle est malheureusement très spécifique. En effet le taux de personnes de couleur et/ou d’origine étrangère est curieusement démultiplié à ces heures ingrates de la journée. Mais alors la France qui se lève tôt et travaille dur serait-elle la même que celle que l’on expulse régulièrement ? Je me pose la question…ces choses-là me choquent, résonnent dans ma tête de « jeune de bonne famille » comme elles le font dans celle d’un réac’ soixante-huitard de base. Enfin, ne tombons pas dans la critique aigrie et facile : je laisse cela à d’autres types de blogs. J’en profite pour préciser que ce blog ne reflète aucune teinte politique…à la limite s’il venait à servir de « manifeste des jeunes » pour 2012, je ne me plaindrais pas. Si si, je vous jure.

En bref, il me semble que ce job a véritablement été mon « passage » dans la vie réelle : d’où une nouvelle vision du monde, que j’espère définitive dans mon esprit. Car, franchement, elle me plaît bien…

En espérant qu’elle vous plaira aussi !



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