Matrix Resurrections

« Et dix-huit ans plus tard vint la suite » : voilà une phrase que l’on entend assez rarement à l’époque des reboots et spin-offs à gogo. Et pourtant s’il y a bien une saga qui a marqué la génération début 90, c’est celle des frères/soeurs Wachowski.

La pression était donc maximale, sur les seules épaules de Lana.


Pauvre en action, la première heure se concentre sur la psychologie d’un monde qui ressemble étrangement à la Matrice que nous avons connu mais où toute la vie de Neo n’est en fait…qu’un jeu-vidéo, et notre cher Mr. Anderson son créateur à succès. Vous vous doutez bien que la réalité est ailleurs…

Bien que l’on regrette Laurence Fishburne et Hugo Weaving, indétrônables, leur remplacement est parfaitement cohérent avec l’histoire (qui est d’ailleurs une suite directe et non un reboot). Le retour des autres acteurs cultes est réussi, notamment Carrie-Anne Moss qui a mal géré l’après Matrix, à l’exception de Lambert Wilson qui se ridiculise dans une apparition qui fait également honte aux auteurs.


Si l’on regrette l’utilisation quelques peu abusive d’images de la trilogie (c’est bon les gars, les spectateurs connaissent le produit a priori), la liberté de ton entre hommage et autodérision (notamment vis-à-vis de la Warner, ou de ce quatrième opus lui-même) est assez rare pour être appréciable.

La trilogie ayant elle-même réinventé le cinéma d’action, nous y sommes désormais habitués et ce quatrième opus ne bénéficie donc plus de « l’effet Waouh » des années 2000 ; néanmoins il s’agit d’un excellent divertissement pour nostalgiques qui réussit l’exploit d’éviter le ridicule (comme bien trop d’autres tentatives similaires !).

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La Planète des Singes : Suprématie

Les deux premiers films de cette nouvelle saga, bien que produits aux petits oignons et visuellement impeccables, n’avaient pas la trempe scénaristique du film de 1968 avec Charlton Heston ni même (n’en déplaise à ses nombreux détracteurs) le charme discret de l’adaptation de Tim Burton. Des films divertissants, sans plus en ce qui me concerne. Mais alors là ! Ce troisième opus frise la perfection.

Dès l’ouverture, tout est fait avec distinction : le bref rappel des faits, incluant en gras les noms des deux premiers opus de la trilogie. Puis, instantanément, une première immersion dans le combat côté humains ; ultra réaliste, on se croirait dans Du sang et des larmes version singes méchants.

 

La vraie force de ce film, au-delà d’une motion capture toujours plus aboutie (une seul expression faciale d’un singe, voir même seulement son regard, suffisent à exprimer une large palette d’émotions ; bluffant), c’est son excellente construction scénaristique : le déroulement des étapes est précis et parfaitement espacé, on distingue clairement plusieurs actes dans la narration, le tout dans un film dont on connaît déjà l’issue (en effet cette saga est un prequel du film original). Chapeau.

Ajoutez à cela un Andy Serkis qui maîtrise désormais à la merveille son personnage de César, une petite fille apportant de très belles scènes d’interaction singe/humain (excellent article ici), une très efficace bande-originale signée Michael Giacchino (saga des Medal of Honor, A la poursuite de demain, etc…), un Woody Harrelson au potentiel de psychopathe utilisé à 100% : vous obtenez un des rares cas où le dernier opus d’une trilogie/saga est le meilleur !

 

A voir, et à revoir très vite en blu-ray.

PS : seul bémol, comment un cheval peut-il supporter un gorille de près de 300 kilos sur son dos ?


Star Wars, épisode VII: Le réveil de la force

Depuis que ce blog existe, c’est-à-dire trois ans déjà, je n’ai jamais eu de mal à éviter les spoilers. Jusqu’à aujourd’hui. Après beaucoup d’efforts, car Dieu sait que j’ai envie d’en dire des choses, je vous propose un nouveau post spoiler free.

Les soirées spéciales au cinéma (avant-premières, présence d’invités, remasterisations, etc) offrent toujours une ambiance spéciale; mais un nouveau Star Wars, je crois qu’il n’y a aucun équivalent. Outre quelques cosplays hasardeux et une proportion inédite de trentenaires boutonneux et gras du cheveu, c’est avant tout une salle de connaisseurs plus exigeants qu’il n’y paraît.

Et bien je peux vous le dire, qu’est-ce qu’elle a pu kiffer cette salle ! Tout n’est pas parfait, et je vous dirai notamment pourquoi, mais quel film ! L’action n’arrête jamais, les effets spéciaux sont parfaitement utilisés (vue à la première personne, scènes aériennes, et j’en passe), les nouveaux acteurs sont parfaitement castés (sauf un, à vous de trouver lequel), et les « gimmicks » de réalisation de la saga (notamment les zooms brusques sur les vaisseaux en plein combat, ou les transitions balayage et cercle) sont respectés.

Le plus gros défaut de ce film est la raison même pour laquelle il a vu le jour (après le pognon, cela va sans dire): c’est un film réalisé par un fan (J.J Abrams) pour les fans. Du coup il n’y a pas une scène, ni un personnage, ni un objet, ni un lieu qui ne fasse pas référence aux deux trilogies précédentes (surtout la première). C’est dans le scénario que cela gêne le plus: le fan de base, celui qui ne parle même pas le wookie, peut anticiper le déroulement de chaque scène dès qu’elle commence; plus grave, il peut d’ores et déjà anticiper ce que vont nous offrir les deux prochains opus de cette nouvelle trilogie. C’est dommage.

On ne peut qu’espérer que ce lot de références un peu lourdes n’avait d’autre but que « d’accrocher » la fan base (qui n’en avait pourtant pas besoin) avec ce premier film, pour se permettre plus de nouveauté dans les deux suivants. Espérons.

 

Quoiqu’il en soit, le réalisateur de Super 8 (bien entouré, entre autres des scénaristes de la première trilogie) offre un excellent divertissement qui va battre tous les records et dont les fans n’ont pas fini de parler.

En ce qui me concerne, je suis en plein débat intérieur pour savoir si je l’ai préféré à La menace fantôme (c’est un compliment, je l’adore) !

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Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées

La bande-annonce de ce film était plus que kiffante, notamment avec le désormais culte « Waaaaaaar », et n’a fait que raviver mon incommensurable excitation à l’approche de cet ultime volet des adaptations cinématographiques de l’œuvre de Tolkien.

Je ne peux pas dire que je suis déçu, car j’ai passé un excellent moment à la hauteur de mes attentes, néanmoins ce film vient confirmer que cette seconde trilogie n’est pas à la hauteur de celle du Seigneur des Anneaux. C’est un fait, on ne s’attache pas aux personnages: qui est capable de mettre un nom sur la tête de chacun des nains, honnêtement? A part deux/trois puristes qui de toute façon crachent sur le film (comme ils ont pu cracher déjà, certes moins, sur la première trilogie)… Par ailleurs, et cela est dû aussi bien au livre qu’à la décision de l’adapter en trois volets, j’ai été très déçu de n’apercevoir que trop brièvement le dragon Smaug en action alors qu’il est selon moi le meilleur personnage de cette trilogie (merci Benedict !).

En revanche ne me méprenez pas, ce film a tout ce qu’il faut là où il faut: de bonnes grosses batailles comme on les aime, avec des tonnes de créatures invraisemblables; des elfes toujours aussi classes (le mec monte un élan géant quoi !), des nains vaillants tout plein, et notre cher Bilbo au top de sa forme; une baston mémorable entre (le vrai héros) Thorin et un des meilleurs méchants de l’univers Tolkien (même s’il est légèrement con), Azog. Mais le plus beau, le plus fort, celui qui était déjà mon préféré dans Le seigneur des anneaux, c’est Legolas nom d’une pipe ! Cette chevelure, ces cascades, ces moves incroyables ! Il offre à lui seul les deux meilleures scènes de la trilogie, ce n’est que mon avis…

 

Ce film est excellent, mais pourquoi n’ai-je pas ressenti la même tristesse/émotion que lors du départ de Frodon et Gandalf vers Valinor ? Considérant que c’est le tout dernier film adapté de l’œuvre de Tolkien, sauf si quelqu’un pose trois milliards sur la table pour adapter Le Silmarillion en 12 films (ce qui est peu probable), j’aurais dû littéralement m’effondrer !!

Alors pour se consoler, et pour se rappeler à quel point cet univers est magique et quel génie était Tolkien, je vous propose cette sublime chanson: écrite et chantée par Billy Boyd, alias Pippin, elle sert de générique de fin à ce dernier opus de la saga du Hobbit et son clip ferait pleurer Azog. Magnifique.

 

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Le hobbit: un voyage inattendu

Qu’il était attendu (sans jeu de mots, olé !) ce premier film de la nouvelle trilogie Tolkien ! J’en ai eu des « c’est quand même un peu décevant », des « c’est pas pareil » ou des « il y a des longueurs, non? »…

Que nenni ! J’ai passé un très très bon moment, à tel point que j’en ai oublié que je portais ces pourtant insupportables lunettes 3D…c’est vous dire.

Quel bonheur de retrouver la naïveté de  la Comté (The Shire), les sublimes paysages néo-zélandais, notre schizophrène préféré de Gollum, la caméra sans effets inutiles de Peter Jackson, et j’en oublie…

Rassurons les fans de la première trilogie (Le seigneur des anneaux), tout s’imbrique parfaitement: les trolls rencontrés par Bilbon sont identiques à ceux aperçus dans La communauté de l’anneauGollum n’a pas bougé (on découvre d’ailleurs la scène mythique des devinettes), Frodon  est toujours interprété (brièvement) par Elijah Wood, et l’on retrouve entre autres Ian McKellen, Cate Blanchett, Hugo Weaving, Christopher Lee

Notre précieux Aragorn est peu ou prou remplacé par le chef des nains Thorin (honnêtement interprété par Richard Armitage), seul représentant sexy de sa race, et Bilbon est absolument identique à Frodon. Enfin, bien que l’on ne se s’attache pas autant aux nains (au point de ne même pas retenir leurs noms) que l’on a pu le faire avec Gimli ou Legolas, cette bande de joyeux-lurons ne laisse pas indifférent (voir notamment la scène de la vaisselle ou la très belle chanson).

Les diverses bestioles, du Mordor notamment, sont toujours aussi soignées: le gros méchant Azog est presque majestueux, les trolls sont stupides au possible, nos amis les aigles géants sont toujours là au bon moment, et la dernière image fait froid dans le dos…

Enfin, et je tenais à le souligner, j’ai enfin compris avec ce film la vraie métaphore des elfes: Tolkien a prédit, involontairement, le sort de l’homme du XXIème siècle. En effet l’elfe est raffiné par ses vêtements, sa langue et sa culture; il est 100% métrosexuel avec sa belle chevelure; et il est même végétarien! Tolkien était définitivement un visionnaire.

Au final une très très bonne surprise, largement à la hauteur de l’oeuvre originale mais aussi de la première trilogie.

Je me demande même s’il n’est pas meilleur que le premier Seigneur des anneaux…mais cette pensée hérétique est à bannir.

 

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