Logan

Hugh Jackman, la fin d’une époque ; un seul prénom en guise de titre, un parti-pris esthétique qui se veut clairement « arty » (teinte tirant sur le jaune, notamment) ; une gamine mystérieuse à mi-chemin entre Midnight Special et Eleven de Stranger Things ; et même Hurt de Johnny Cash dans la bande-annonce. Tout ça était fort alléchant.

Les promesses sont bien tenues : des combats en veux-tu en voilà, des plans léchés ou presque, et beaucoup…beaucoup de moment de chialade.

Ce bon vieux Hugh, du haut de ces 48 ans, campe à merveille un Wolverine brisé et reclus ; à deux doigts de la mort, mais quand même toujours ultra balèze l’australien. Le combat final est assez dingue…surtout qu’il est suivi par un rollercoaster d’émotions. Je n’en dis pas plus.

Côté casting, que du très bon : la petite Dafne Keen, dont c’est le premier long et du haut de ses douze ans, est assez hallucinante ; Patrick Stewart va vous arracher une larme ou deux ; enfin Boyd Holbrook, le narrateur de Narcos, est devenu sacrément badass. Quant à Hugh…putain ce qu’il va nous manquer. On t’aime salaud, comme dirait l’autre.

 

Jusqu’au dernier plan, plein de nostalgie et d’émotion (entendez de maxi chialade), ce film est très bien senti. Un des meilleurs comic movies depuis longtemps, et sans aucun doute le X-men le plus abouti.

PS: pas vraiment une affiche, mais on adore !

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Green Room

Quel plaisir de délaisser de temps à autre les salles de la chaîne qui m’a encarté pour retourner dans un petit cinéma de quartier, vivant et plein de charme, qui plus est pour y voir une avant-première dans le cadre d’un festival de genre.

Je ne connaissais pas le travail de Jeremy Saulnier, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs 2013 avec l’acclamé Blue Ruin, et j’ai donc découvert avec un œil innocent son troisième long-métrage…lui aussi sélectionné à la quinzaine l’an dernier.

Ce film, sobrement rangé par Wikipedia dans le genre « thriller horrifique », est en réalité assez inclassable: c’est un mélange de dialogues très posés et de phases de violence rapides et pleines de gros plans sanglants, le tout entrecoupé de plans de nature très léchés. Improbable ? Oui. Surtout pour un huis-clos/prise d’otage dans le milieu néonazi.

Et pourtant une belle brochette d’acteurs y a cru: Patrick Stewart, alias Jean-Luc Picard/Professeur Xavier, campe placidement le patron des méchants nazis; on reconnaît Anton Yelchin (les Star Trek de J.J Abrams, l’excellent Le complexe du castor, ou encore le nanar sanglant Fright Night) et Alia Shawkat, qui a débuté dans l’excellent Three Kings (Les rois du désert en français, absent de sa filmographie sur Wikipedia France…) et s’est véritablement fait un nom dans la série Arrested Development; enfin l’étrange Imogen Poots, d’ailleurs aussi dans Fright Night, vient ajouter cet objet cinématographique non identifié à une filmographie déjà bien improbable (de Need for Speed à Knight of Cups, entre autres…).

 

Si l’idée de base et l’univers punk s’allient à merveille, il manque néanmoins à ce film un petit quelque chose: les 45 premières minutes sont bien trop longues, et la fin est améliorable malgré un dernier plan très réussi. C’est tout de même très qualitatif pour le troisième long d’un réalisateur relativement jeune ! A voir en salles à partir du 13 avril.

PS: affiche assez géniale, il faut l’avouer !

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X-Men: Days of Future Past

Omar Sy sur l’affiche, salle comble et donc surchauffée (vous remarquerez que seuls les films de super-héros font invariablement salle comble les premiers jours…), une énième franchise ressuscitée par l’emploi du voyage dans le temps (voir par exemple, récemment, Men In Black 3): je n’étais pas dans de bonnes conditions. Le début m’effraie, encore un futur apocalyptique où les machines ont gagné (Matrix much ?), le générique est encore un vieux visuel pourri d’ADN en mutation…cela commence mal.

Et puis les scènes d’action démarrent, à coups de portails et de « je me transforme en feu ou en glace alors fais gaffe vilain robot »: cela commence à être bon. L’intrigue s’installe, jusqu’à ce moment béni où notre petite troupe de héros dans le passé va libérer Magnéto…et là messieurs-dames, je vous le jure, Vif d’argent nous offre une des meilleurs scènes de tous les films de super-héros confondus. Je pèse mes mots, tout y est: effet visuel de dingue (timelapse poussé à son paroxysme), musique géniale (fans de Jim Croce…) et humour. Parfait.

Côté casting: Jennifer Lawrence est idéale dans ce rôle de Raven/Mystique qu’elle reprend, à en oublier qu’une obscure Rebecca Romijn l’a fait avant elle; le duo James McAvoy/Michael Fassbender reste une des meilleures idées de la saga X-men; Nicholas Hoult m’a très agréablement surpris en Fauve (bleu); Hugh Jackman a beau faire le job, je me lasse un peu de sa prestation…ou serait-ce le contre-coup de l’immonde Wolverine le combat de l’immortel ? A part ça: grand bonheur de retrouver les « vieux », Patrick Stewart et Ian McKellen, et les anciens de la franchise comme Halle Berry ou…SPOIL SPOIL SPOIL; rôle assez disgracieux pour Peter Dinklage, arborant une magnifique moustache à la Ron Burgundy; enfin, vous remarquerez un piètre sosie du président Nixon, qui n’est pas sans rappeler son alter ego dans la série Futurama. No comment sur Omar Sy qui, malgré ce qui est selon moi un pouvoir tout pourri, s’en sort bien !

 

Pour conclure je n’exprimerai que deux reproches: des petites incohérences et un gros mal de tête pour les fans de la saga à cause du voyage dans le temps, et surtout la 3D la plus inutile de l’histoire de la 3D (ce n’est quand même pas compliqué de nous mettre une lame ou des bouts de verre pour justifier un tarif plus élevé et des putains de lunettes, merde !).

Mais ce renouveau de la saga est tout de même globalement positif, notamment grâce à ses acteurs (et un peu aussi grâce à un budget à régler la faim dans le monde). Bonne nouvelle, Bryan Singer a d’ores et déjà annoncé une suite pour mai 2016 !

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