Warcraft: Le Commencement

N’étant absolument pas fan des jeux-vidéos éponymes, et présageant bien la bouse en puissance, mes attentes étaient on ne peut plus basses. Et pourtant, j’ai pris bien cher comme disent les jeunes. C’est « Le Commencement » d’une saga qui me paraît déjà trop longue.

Dans une salle où le beau sexe était pour ainsi dire absent, j’ai découvert médusé: un Travis Fimmel dépassé par les évènements qui recrache son interprétation dans Vikings (excellente au demeurant, celle-là); un Ben Foster qui poursuit le chemin de perdition entamé avec The Program, ce que je ne peux que regretter; et enfin un Dominic Cooper extrêmement mauvais mais à qui au moins on ne pourra pas reprocher, juste après Dracula Untold et Need for Speed, de ne pas être cohérent dans ses choix de films.

Seul point positif, le soin apporté au design graphique des orcs et notamment des expressions faciales du héros Durotan.

 

Entre les combats de magiciens à grand renforts de volutes de couleur plein l’écran et les dialogues sur-kitsch sur l’amour ou la vie, ce film est un échec. Espérons que les fans de la franchise seront assez objectifs pour le reconnaître et indirectement mettre fin au massacre, ou que dans le second opus les 160 millions de dollars de budget seront légèrement redirigés vers les auteurs.

La première option emporte ma faveur.

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Green Room

Quel plaisir de délaisser de temps à autre les salles de la chaîne qui m’a encarté pour retourner dans un petit cinéma de quartier, vivant et plein de charme, qui plus est pour y voir une avant-première dans le cadre d’un festival de genre.

Je ne connaissais pas le travail de Jeremy Saulnier, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs 2013 avec l’acclamé Blue Ruin, et j’ai donc découvert avec un œil innocent son troisième long-métrage…lui aussi sélectionné à la quinzaine l’an dernier.

Ce film, sobrement rangé par Wikipedia dans le genre « thriller horrifique », est en réalité assez inclassable: c’est un mélange de dialogues très posés et de phases de violence rapides et pleines de gros plans sanglants, le tout entrecoupé de plans de nature très léchés. Improbable ? Oui. Surtout pour un huis-clos/prise d’otage dans le milieu néonazi.

Et pourtant une belle brochette d’acteurs y a cru: Patrick Stewart, alias Jean-Luc Picard/Professeur Xavier, campe placidement le patron des méchants nazis; on reconnaît Anton Yelchin (les Star Trek de J.J Abrams, l’excellent Le complexe du castor, ou encore le nanar sanglant Fright Night) et Alia Shawkat, qui a débuté dans l’excellent Three Kings (Les rois du désert en français, absent de sa filmographie sur Wikipedia France…) et s’est véritablement fait un nom dans la série Arrested Development; enfin l’étrange Imogen Poots, d’ailleurs aussi dans Fright Night, vient ajouter cet objet cinématographique non identifié à une filmographie déjà bien improbable (de Need for Speed à Knight of Cups, entre autres…).

 

Si l’idée de base et l’univers punk s’allient à merveille, il manque néanmoins à ce film un petit quelque chose: les 45 premières minutes sont bien trop longues, et la fin est améliorable malgré un dernier plan très réussi. C’est tout de même très qualitatif pour le troisième long d’un réalisateur relativement jeune ! A voir en salles à partir du 13 avril.

PS: affiche assez géniale, il faut l’avouer !

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Need for Speed

Un film de bagnoles de la trempe des Fast and Furious, c’est excellent de nanaritude, mais quand en plus le scénario est officiellement vendu comme « inspiré des jeux vidéos Need for Speed« : on est en mesure d’attendre la meilleure bouse de l’année. J’ai adoré.

Ce film c’est un hymne aux Mustangs d’hier et d’aujourd’hui (mmmm, ce modèle fastback de 1968 !), mais surtout celle d’aujourd’hui qui comme par hasard sera sous peu commercialisée en France… Cela commence très fort donc, avec une street race de muscle cars sans autre musique que le son des V8 (ce qui est rare et donc appréciable dans ce genre de films).

Des courses donc, pas mal de courses…on adore; tout cela finit en beauté avec une ultime course entre supercars (et hypercars, les spécialistes verront d’ailleurs qu’en vrai la course serait vite pliée…) dans un cadre sublime.

Mais aussi une bonne dose d’humour, décalé avec Rami Malek (l’excellent Snafu de Band of Brothers offre en effet une scène hilarante) ou simple et efficace avec le rappeur Kid Cudi qui signe par la même son premier film (connu).

 

En bref je ne peux pas travestir la vérité: oui il est fort dommage que l’excellent Aaron Paul démarre ainsi sa « nouvelle » carrière post Breaking Bad, cela m’attriste profondément, mais en tant que fan de voitures (surtout de Mustangs) et de nanars…je ne peux qu’adorer.

PS: No comment sur Michael Keaton, même Batman doit payer des impôts (même si avec Robocop, cela commence à faire beaucoup…).

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