American Sniper

Réalité, Kingsman, Bob l’éponge le film, et ce nouveau Clint Eastwood: grosse journée pour les cinéphiles. Je dois avouer que j’attendais le dernier plus impatiemment que les autres, à la fois en tant que passionné de la chose militaire qu’en tant que lecteur du livre à l’origine de ce film. Et je l’avais adoré.

Le mythe des Navy SEAL n’en finit pas de faire rêver: le stage BUD/S, le fameux trident, la crème de la crème des armées américaines. La preuve en est que le dernier film de guerre moderne en date (Du sang et des larmes) était aussi inspirée d’un SEAL, Marcus Luttrell (qui d’ailleurs parle dans ses deux livres de Chris Kyle, héros d’American Sniper, qu’il a croisé sur le terrain). On peut aussi citer GI Jane (A armes égales), film très sous-estimé de Ridley Scott.

J’ai adoré ce film avant même qu’il ne commence, grâce à ses bandes-annonces: très peu nombreuses, et ne dévoilant que les premiers instants du film. On approuve.

Petite listes de défaut, histoire de s’en débarrasser: certaines scènes où on voit « la grosse ficelle », Clint avec ses gros sabots patriotiques si je puis dire; des détails douteux comme les coups de fil personnels sur le terrain et via un téléphone GPS sécurisé (bien que les SEALs disposent d’une certaine liberté, comme en attestent leur barbe autorisée ou les logo du comic Punisher sur leur véhicules); enfin, le faux bébé le moins bien fait de l’Histoire. Voilà.

 

Pour tout le reste, rien à dire: bonne alternance de scènes de tension et de retours à la maison (comme dans le livre), scènes d’action à couper le souffle… La scène finale, particulièrement bien écrite et intense dans le livre, est parfaitement retranscrite à l’écran. Quant à Bradley…il est P A R F A I T. Qui a dit Oscar ?!

 

J’ai passé un excellent moment. Et vous vous doutez bien de ce que je pense des critiques contre l’ultra-patriotisme à l’américaine, ou la glorification du sniper soldat « lâche ». Chris Kyle est un héros. Si notre pays pouvait retrouver ne serait-ce qu’un dixième du patriotisme américain…

J’ai deux envies après ce film: relire le livre, et retourner à l’armée (j’ai eu la chance d’effectuer un « mini-service militaire dans un des plus fiers régiments de notre pays) !

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Du sang et des larmes

Autant vous le dire tout de suite mes petits loups, l’année 2014 commence très bien! Ce film, le premier portant « véritablement » sur la guerre d’Afghanistan, est plus que réussi.

Déjà, le titre est extrêmement bien choisi pour un long-métrage sur la fameuse opération Red Wing, plus grande défaite américaine en Afghanistan (bien meilleur par ailleurs que le titre original, Lone Survivor); on rentre à fond dans l’ambiance dès le début avec des images d’entraînements extrêmes de jeunes SEAL.

Ce film, dans les limites du septième art, est l’un des plus réalistes du genre: il dépeint l’attente du soldat, l’appréhension du combat; une fois celui-ci engagé, le spectateur le vit à 200% via notamment de très bonnes prises de vue (alternance oeil/lunette notamment) et une sonorisation parfaite. Les contacts sont hyper violents, rien ne nous est épargné, mais sans tomber dans le gratuit. De plus, est également retranscrite avec brio toute la complexité des conflits modernes: gestion des civils, dilemmes moraux, etc… Enfin, les effets spéciaux sont rares mais efficaces (je pense notamment aux hélicoptères…).

Côté casting, c’est grand luxe: Mark Wahlberg est acceptable, me rappelant son époque Max Payne (que j’adore…); le chef de section est interprété, relativement bien je dois dire, par Taylor Kitsch (que nous avions vu par exemple dans John Carter); Eric Bana confirme, bien que son rôle ne soit que secondaire, qu’il est vraiment fait pour les films de guerre (voir et revoir La chute du faucon noir !); enfin, je suis RAVI de retrouver Ben Foster, un de mes acteurs « secondaires » préférés notamment grâce à Six Feet Under ou 3h10 pour Yuma.

En bref: beaucoup d’humour, une photographie extrêmement soignée (appréciable dans un film de combat), et même une larmichette à la fin.

Peter Berg confirme ici son talent, voir notamment le très bon The Kingdom, et on lui pardonnerait presque d’avoir réalisé Battleship !

DU+SANG+ET+DES+LARMES