Mon Roi

Polisse avait réussi avec brio le pari de traiter un sujet difficile voire insoutenable, installant le climat idoine grâce notamment à des performances de génie. La dernière réalisation de Maïwenn fait encore plus fort en extirpant une pépite de ce qu’il y a de plus banal: l’histoire d’un couple.

Et ce tout d’abord grâce au couple lui-même, qui est loin d’être anodin. Emmanuelle Bercot, que je n’avais jamais véritablement remarquée si ce n’est dans Polisse (comme je pense la plupart des spectateurs), n’a absolument pas volé son prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2015: magnifiée par la caméra crue de Maïwenn (une caméra « vraie », presque documentaire parfois), elle va directement à l’essentiel et ne peut laisser indifférent. C’est justement là le vrai génie de la réalisatrice, avoir choisi une actrice « peu connue » pour mieux mettre en valeur celui qui n’a selon moi jamais été aussi imposant.

Si le scénario de Partisan faisait inévitablement de Vincent Cassel le centre du film, il ne le doit ici qu’à un charisme et une présence inégalés: certes il fait parfois du Cassel, mais putain qu’il le fait bien. Tantôt le gamin dont on ne peut s’empêcher de tomber amoureux, tantôt l’amant bipolaire dont les yeux crachent des ogives. Un génie.

Autour du duel ou plutôt de la valse des deux protagonistes, ce film fait la part belle aux seconds rôles petits et grands: Louis Garrel utilise pour une fois plus de deux expressions faciales et s’avère même être assez amusant; des célébrités plus ou moins populaires font des apparitions plus ou moins utiles, de l’avocat Hervé Témime à la star du net Norman Thavaud en passant par le sulfureux François-Marie Banier (improbable).

 

La promo de ce film était axée sur les pervers narcissiques, soit-disant mal du siècle; en vérité (je vous le dis) le sujet est tout simplement l’amour compliqué, locution dont on se dit en sortant de ce film qu’elle relève du pléonasme.

Chapeau Maïwenn, à quand le prochain ?

PS: seul bémol, cette affiche qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain A la merveille

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Partisan

Croyez-le ou non, je ne vais pas voir que des blockbusters… Non en vrai Mad Max sort demain et il n’y avait rien d’autre. Je suis fan de Cassel, et son dernier film « étranger » (A deriva) était magnifique alors bon.

Le concept du film: un patriarche fonde une communauté à la mormone, avec plusieurs femmes et une ribambelle de marmots, qu’il a installé dans un petit coin secret. La vie est belle, les enfants chahutent…mais en fait tout ce petit monde vit grâce à de l’argent gagné de manière plutôt surprenante ! En effet le « père de famille », brillamment interprété par un Vincent Cassel hirsute, entraîne tous ses moutards à…tuer des gens. Tout fonctionne jusqu’au jour où l’aîné grandit et en vient à se poser des questions.

Si le concept est bon, il est malheureusement insuffisant: cela aurait fait une parfaite toile de fond pour un scénario, qui manque ici à l’appel. Dommage.

A retenir: Cassel se bonifie vraiment avec l’âge; Jeremy Chabriel, qui joue l’aîné/personnage principal, est un jeune à suivre.

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