Sicario

Je pensais aller voir un énième « narco-movie », c’est-à-dire un sous-Traffic. Bien au contraire, je pense que Denis Villeneuve nous offre ici le nouveau mètre-étalon du genre.

Dès la première seconde, le canadien installe un rythme et surtout une tension infernaux et qui ne faibliront jamais pendant deux heures. Outre une maitrise totale de la mise en scène et du montage, la musique y est aussi pour beaucoup. En effet le compositeur islandais Jóhann Jóhannsson, déjà sollicité sur Prisoners (du même réalisateur) ou Une merveilleuse histoire du temps, signe une bande-originale ultra minimaliste et angoissante.

La claque est aussi visuelle: beaucoup plus que sur ses précédentes réalisations (voir Prisoners et Enemy), Villeneuve soigne ses plans pour notre plus grand plaisir. La lumière est toujours impeccable, et les images aériennes du désert d’Arizona permettent au spectateur de reprendre son souffle.

Côté casting: Benicio del Toro, habitué au genre (Traffic, 21 Grammes, Savages) signe ici selon moi son meilleur rôle avec Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des plaines); Emily Blunt, que je suis loin de porter dans mon cœur, interprète avec brio le rôle du « regard extérieur » un peu naïf (un peu trop?); enfin Josh Brolin, définitivement de plus en plus badass, est sans surprise un excellent barbouze.

En bref, ce film c’est: une des explosions les plus réalistes (lisez violentes) de tous les temps, une séquence de transfert de prisonnier à faire sortir votre cœur de sa cage thoracique, et enfin un magnifique dernier plan un tantinet moralisateur mais d’une beauté indescriptible.

Si le Traffic de Soderbergh reste évidemment UNE référence, il y en a sans aucun doute une nouvelle à ses côtés.

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Godzilla

Je dois être un des rares à garder un souvenir ému du premier remake (l’original étant de 1954, et culte !) de Godzilla réalisé en 1998 par Roland Emmerich…surtout de la soundtrack en fait: Heroes, Come with me (excellent sample du Kashmir des Led Zeppelin) , No Shelter…que du lourd. Mais parlons de celui-ci.

Dès le générique on titille notre envie de voir des grosses bestioles: quelques écailles/épines dorsales sortant de l’eau, des fausses images d’archives…et puis on s’enfonce quelque peu dans l’histoire (il en faut bien une), où l’on croise brièvement Juliette Binoche (WTF?) et Bryan Cranston (malheureusement, un nouveau nanar après John Carter ou Total Recall).

Oublions les quelques détails qui ont pu me chafouiner (des militaires qui ne se saluent jamais, d’énoooooormes libertés sur la radioactivité et la science en général, etc), après tout c’est un film sur des monstres géants qui sortent de la terre, pour passer à ce qui m’a bien plu.

A savoir: la première apparition d’un monstre et surtout la première apparition de GODZILLA; l’indispensable petite touche japonaise en la personne du plus américain des nippons, Ken Watanabe;  et enfin Elisabeth Olsen en jeune maman…on en redemande !!

 

Malgré une fin aussi plate que bateau et prévisible, j’ai passé un bon moment (à tel point que la 3D ne m’a pas gêné !).

PS: bizarrement, no comment sur l’acteur principal Aaron Taylor-Johnson qui poursuit son bonhomme de chemin (Kick Ass, Savages, et bientôt Avengers 2…).

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PS 2: cette affiche est tellement mieux que l’affiche française…

 


Savages

Avant de commencer, vous remarquerez que ce titre n’a pas été traduit. On te traduit Tinker Tailor Soldier Spy en La Taupe, mais là on ne traduit pas. Passons.

Nouveau Oliver Stone, ce film était plus qu’attendu. Je suis donc plus que déçu.

Monsieur Platoon/Wall Street/JFK nous a pondu un pseudo thriller/film d’action moralisateur au possible: la drogue c’est bien, ou en tout cas pas si mal dans un monde aussi pourri…bla bla bla beurk.

Nos deux héros cultivateurs de Marijuana ne font de mal à personne, bien au contraire: ils aident à calmer les leucémies, font marcher l’économie locale, et roulent même en voiture électrique (une Tesla, voiture californienne que possède d’ailleurs ce cher Justin Bieber) !

Ce manichéisme à deux francs se retrouvent chez les autres personnages: Travolta est un flic ripou complètement beauf quand Benicio Del Toro est un truand mexicain écervelé.

Quant à Blake Lively, seigneur… Elles passe son temps à se faire sauter par l’un ou l’autre des deux héros (ah oui, j’aurais dû mentionner le ménage à trois: encore un idéal pour Stone) puis se fait maltraiter tout le reste du film par une Salma Hayek qui n’attire le regard que par sa récente paire de seins (merci François-Henri?).

Seul point positif: malgré les limites inhérentes à son personnage, Del Toro parvient à livrer une grande performance…on a vraiment les miquettes.

Ce sera tout.

PS: micro-rôle d’Emile Hirsch, monsieur Into the Wild.