Mad Max: Fury Road

Autant vous le dire tout de suite, histoire de ne pas vous flouer, je n’ai vu que le premier Mad Max et je l’ai vu ce matin. Tout ce que je sais sur la franchise, je l’ai lu. Maintenant que c’est dit…

Le lent déclin de la société au fil des opus arrive ici à son paroxysme: ce Fury Road se passe dans une véritable dystopie où règne sans pitié un tyran qui ressemble étrangement à Beetlejuice, interprété par l’acteur qui jouait le méchant (le Toecutter) du premier film. Le « visionnaire Georges Miller » comme le nomment présomptueusement les affiches du film, dont les trois bébés sont Mad Max, Babe et Happy Feet, est définitivement un drôle d’oiseau (no pun intended).

Autant commencer par tout ce qui ne va pas pour finir sur une note positive. Pour commencer il y a arnaque sur la marchandise puisque le vrai personnage principal, aussi bien en temps à l’écran qu’en importance scénaristique, n’est pas le fameux Max mais bien Furiosa interpétée par une Charlize Theron unibrassiste et cheveux rasés. Tom Hardy (qui a retrouvé son masque de Bane) n’a donc que peu d’occasions de s’illustrer, si ce n’est avec son grognement caractéristique et quatre répliques à tout péter. Pas bavard le Max. La 3D est ici une des plus inutiles de la courte histoire de la 3D, a fortiori quand on sait que c’est une « fausse 3d » rajoutée en postproduction…probablement sous les injonctions des producteurs/distributeurs avides de sousous. Enfin l’esthétique steampunk, dont je comprends bien qu’elle pose l’univers du film, est parfois un peu too much.

Too much justement, c’est ce qui caractérise le mieux les bons côtés de ce film: des véhicules complètement déjantés (le corbillard monster truck, le véhicule ampli avec son joueur de guitare électrique ambulant pour galvaniser les troupes, etc), une scène de tempête de sable visuellement impressionnante (et qui réunit à elle seule la plupart des 2000 plans en images de synthèse du film)…et surtout un rythme fou. En effet la vraie spécificité de ce film c’est qu’il est peu ou prou constitué de deux très très longues courses-poursuite (la pause entre les deux cassant terriblement le tempo) mobilisant des dizaines de véhicules loufoques. Dernier point fort, et non des moindres, Rosie Huntington-Whiteley est dans le film.

 

En bref nous sommes face à un film unique en son genre, pas complètement assimilable aux précédents opus ni à aucune oeuvre existante. Plombé par des instabilités de rythme et un scénario faiblard, il apporte néanmoins son lot de cascades ahurissantes et constitue un divertissement très raisonnable.

Voilà pour la conclusion scolaire; en vrai, j’attendais beaucoup mieux. Certaines critiques parlent « d’un grand film d’auteur », ça doit être pour ça.

Mad-Max-Fury-Road-Poster-Posse-1-600x800