Papillon

Ce film de Michael Noer (qui êtes-vous ?) a beau se présenter comme une nouvelle adaptation du livre autobiographique d’Henri Charrière, il n’empêche que je ne peux m’empêcher de craindre un infâme remake du chef d’oeuvre de Schaffner (1973).

Et cette sensation ne m’a pas quitté pendant les 133 minutes dans l’enfer du bagne de Cayenne : Rami Malek, qui joue par ailleurs un peu toujours le même rôle de génie fragile, semble proposer une pâle imitation de Dustin HoffmanCharlie Hunnam, que j’adore et malgré une ressemblance physique parfois frappante, n’est évidemment pas à la hauteur de Steve McQueen.

 

Même dans la narration et ce dès le début, on sent les grosses pattes d’un film de 2018 : l’histoire montre pourquoi le héros part au bagne lors d’une introduction inutile dans le Paris des années folles (pour montrer le Moulin Rouge et des seins nus, naturellement) ; la violence est omniprésente, de la guillotine à une baston nus dans la boue…

Même la scène sculte de l’isolement total de Papillon a été pervertie : ils ont substitué à la puissance de la violence psychologique du film de 1973 une violence visuelle et corporelle à laquelle nous sommes tellement habitués qu’elle ne nous touche plus vraiment. « Mouais il est tout maigre et tout blanc, okay ».

Ici aussi ils ont détruit la magie.

 

Même la fin, paraît-il plus proche de celle du roman que je n’ai pas (encore) lu, est bien moins poétique que dans « mon » Papillon.

A l’image du gardien de la prison, interprété par un comédien sans aucun charisme (Yorick van Wageningen) ce qui est dommage pour un rôle si important psychologiquement, ce film manque d’âme.

Comme prévu.