Birdman

Après avoir résisté à la pressante tentation de regarder ce film avant sa sortie française (il est en effet « disponible » sur internet depuis des semaines), le tant attendu Birdman décroche l’Oscar du meilleur film. Je n’avais donc c’autre choix que de faire l’ouverture de mon cinéma ce matin. Dieu sait que qu’Interstellar m’a marqué à jamais, mais ce film n’a pas volé son Oscar.

Ce film, évidemment grâce à des effets numériques, est UN seul plan-séquence; vous avez bien lu, un seul plan-séquence. Cela lui donne une fluidité et une force inimaginables: on traverse sans cesse avec le héros la frontière réalité/scène et c’est bouleversant. Cinématographiquement parlant il y a aussi de petites idées brillantes, comme le batteur que l’on retrouve ici ou là…donnant le rythme.

L’histoire aussi est brillante: impossible de dissocier le personnage, ancienne gloire d’une saga de super-héros, de Michael Keaton et de son passé de Batman. Sans lui le film n’aurait aucun sens. Et sa performance…wow, c’est une révélation sur le tard pour cet acteur qui n’avait rien fait de respectable depuis Jackie Brown. Un peu comme le personnage, encore une fois; les deux ont tout risqué, l’un pour sa pièce et l’autre pour ce film.

Le reste du casting est à pâlir: Edward Norton est selon moi la seconde star du film, dans une de ses meilleures performances depuis Dragon Rouge ou même carrément Fight ClubZach Galifianakis tient enfin son premier rôle de non-décérébré et le fait très bien; Amy Ryan, que j’ai toujours secrètement apprécié, apporte une présence féminine étrangement réconfortante; enfin Emma Stone, toujours avec ses deux énormes yeux, est un perfect fit pour le rôle de la fille ancienne toxico.

 

Ce film, que ce soit dans son écriture (Oscar du meilleur scénario original), dans son casting ou dans sa réalisation (Oscars du meilleur film et de la meilleure photographie !), est un pur bijou. Autant j’avais pu avoir mes réserves sur 12 Years a slave (l’Oscar du meilleur film de l’an passé), autant là je vais me taire à jamais (et ce même si Interstellar le méritait aussi). Ce film est un bijou de la première à la dernière seconde.

J’avais adoré 21 grammes et Biutiful, ce Birdman m’a achevé. Monsieur Iñárritu, vous êtes un génie.

PS: Bordel, même l’affiche est sublime.

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