Annette
Publié : 10 août 2021 Classé dans : Attention ! ce flim n'est pas un flim sur le cyclimse | Tags: adam driver, allociné, annette, holy motors, KVS, leos carax, marion cotillard, simon helberg, Théâtre Royal Flamand de Bruxelles Poster un commentaire99% du temps je sais si je désire voir un film ou pas. Ici j’étais véritablement partagé. Voyez plutôt.
+ : Holy Motors est une des plus grandes claques cinématographiques de ma vie ; Carax a toujours eu un sens inné de l’alliage image/musique, donc l’exercice de la comédie musicale ne peut qu’être intéressant ; j’ai toujours eu hâte de voir comment se déroule gentiment la carrière ciné de Simon Helberg ; enfin il se trouve que par un hasard fou j’ai été quelques semaines en tournage en face du Théâtre Royal Flamand de Bruxelles, où se tournait concomitamment une partie de ce film…
– : Je n’ai jamais pu tenir plus de 10 minutes devant Les Amants du Pont-Neuf ; j’ai beaucoup de mal à supporter Marion Cotillard, affection connue sous la dénomination courante de « Syndrome The Dark Knight Rises » ; Adam Driver peut m’émouvoir comme jamais dans Marriage Story ou m’horripiler de prétention Brooklynesque dans Paterson ; je ne connais pas le travail du groupe Sparks, aux manettes de la musique comme du scénario.
Sur ces infinies considérations, j’y suis allé.
Je ne saurais mieux décrire mon ressenti qu’en paraphrasant un contributeur bien inspiré du site Allociné : ce film est un savant mélange, malheureusement sous-dosé, de scènes de fulgurance artistique et de moments d’extrême gêne.
C’était en effet assez prévisible lorsque les dialogues sont à 95% chantés, par des comédiens qui ne sont pas…chanteurs justement. Si mon petit chouchou Simon Helberg ne s’en tire pas trop mal (il porte notamment ma séquence préférée du film, lorsqu’il dirige l’orchestre), le duo Driver/Cotillard vous fera bien saigner des oreilles et les chansons sont dans l’ensemble assez nases.
Côté moments de génie : on retiendra la scène d’introduction, celle de l’accouchement (une des rares chansons qui tienne la route) ainsi que la scène finale où Driver récupère auprès de moi tout son crédit.
Dans la grande tradition des films si « différents », quelques moments de grâce vous feront oublier les 120 autres minutes où vous et vos voisins vous êtes clairement demandé ce que vous foutiez là.
Si la poésie naïve de Carax vire souvent (malgré lui ?) au burlesque, elle ne laisse en tout cas jamais indifférent.